Se mobiliser d'avantage pour la liberté de Gilbert NSonguissa Moulangou
Depuis l'arrestation puis la relaxe et, à nouveau, l'arrestation de
Gilbert NSonguissa Moulangou, compagnon de l'ancien Ministre de
l'économie et des finances du Congo-Brazzaville, beaucoup de choses
disent et continuent à alimenter l'actualité à la fois politique et
les causeries de salon.
Pour en savoir plus, nous avons procédé à des recoupements
d'informations, des analyses et des confidences recueillies auprès de
sa famille et de ses amis. Pour tout vous dire, nous avons été même
cherché certaines précisions au sein du palais de justice de
Brazzaville. Pourquoi les foudres du régime de Sassou se sont-elles
abattues sur Gilbert NSonguissa Moulangou ?
Au départ, Gilbert NSonguissa Moulangou a été missionné par ses amis
politiques regroupés autour de Monsieur Moungounga pour aller faire la
pédagogie et amplifier auprès des militants de l'UPADS un message sur
la nécessaire refondation de ce parti. En effet, depuis des années,
une querelle larvée entre l'aile de Moukouéké et celle de
Tsaty-Mabiala sur la légitimité des instances mine les fondements même
de l'UPADS.
Après sa conférence de presse jugée de haute volée par des
journalistes présents, le message délivré a semble-t-il trouvé un écho
favorable au sein des militants et des Congolais en général. Qu'a-t-il
dit ? En toute clarté, il a annoncé que l'UPADS ne participerait pas à
la prochaine élection présidentielle qui sera sans doute un moment
fort au pays mais ne réglerait en rien les problèmes aussi complexes
que sont ceux du Congo d'aujourd'hui. Il pense qu'une halte s'impose
au cours de laquelle, les Congolais pourraient faire l'introspection
de la vie politique. Sans fioriture, il a appelé au cours de sa
conférence de presse à la convocation d'une Concertation Nationale
Inclusive qui jetterait les bases d'un retour à la normalité
institutionnelle.
A l'endroit des militants de l'UPADS, il a d'abord souligné et
stigmatisé les divisions parfois entretenues par des cadres qui
plongent le parti dans des querelles intestines quelque byzantines. Il
n'appartient pas seulement à Moukouéké et à Tsaty-Mabiala de nouer des
alliances ou de trouver des arrangements avec le pouvoir en place sans
avoir reçu un mandat clair des militants.
Le compagnon Gilbert NSonguissa Moulangou a alors demandé aux
militants de se réapproprier leur parti pour en faire un instrument de
lutte pour le retour de la démocratie. Ce sont donc tous ces éléments
que le régime de Brazzaville considère comme griefs à l'encontre de
notre compagnon Gilbert NSonguissa Moulangou qui est détenu
illégalement dans les geôles du dictateur de brazzaville.
L'appel à la non participation de l'UPADS à la prochaine élection
présidentielle viendrait contrecarrer le deal contre nature entre le
pouvoir et les ténors des deux tendances accommodantes qui ont reçu
pour les frais de campagne 70 000 000 Fcfa pour les amis de
Tsaty-Mabiala et un peu plus de 230 000 000 Fcfa pour ceux de
Moukouéké.
Cette prise de position largement partagée par la base du parti a
aussi hérissé les moustaches des hommes du pouvoir déjà secoués par la
sortie de Lékoundzou appelant à une nécessaire et responsable
concertation politique au Congo.
Pendant une semaine, aucun parti politique et aucune personnalité de
premier plan de l'échiquier politique au pays n'a osé bouger face à la
démarche politique très réaliste de notre compagnon. Le microcosme
politique congolais qui ne s'attendait à cette sortie fulgurante de a
été tétanisé.
C'est ainsi, au cours d'une rencontre avec les militants pour suivre
le message vidéo de Moungounga suivi d'une explication que Gilbert
NSonguissa Moulangou est interpellé et conduit à la Direction de la
Surveillance du Territoire. Il y est gardé pendant deux jours et le
grief qui lui est fait porte sur « l'apologie d'une personne condamnée
en l'occurrence l'ancien ministre des finances Moungounga.
Face à la légèreté de l'accusation, avec humour, NSonguissa démontre
l'incohérence de cette procédure, alors que les deux ailes de l'UPADS
accommodantes avec le pouvoir de Sassou réclament à cor et à cri leur
filiation avec Pascal Lissouba, semble-t-il, lui aussi condamné dans
la même affaire. Il ajoute encore que les sieurs Bernard kolélas et
Joachim Yhombi ont été condamnés toujours dans la même affaire et cela
n'empêche point le régime de les accueillir à grand frais en utilisant
les moyens de la République. Présenté à un juge qui ne trouve pas
l'infraction caractérisée face à un dossier vide, NSonguissa Moulangou
est libéré le lundi.
C'est le mardi matin qu'un conseil de NSonguissa Moulangou est saisi
par le procureur de la république afin de demander à son client de se
présenter en urgence à son bureau. C'est en se présentant à la demande
du procureur de la république que NSonguissa Moulangou apprendra la
notification des griefs d'atteinte à la sûreté intérieure et de
diffusion de fausses informations qui lui valent incarcération à la
maison d'arrêt.
En l'absence d'éléments matériels, le procureur est profondément gêné
et fini par dire que c'est le conseiller politique de Sassou qui lui a
donné instruction de trouver une formule appropriée ou un habillage
juridique pouvant justifier la mise aux arrêts de NSonguissa
Moulangou.
Le lendemain de son incarcération, il est présenté à un juge
d'instruction répondant au patronyme de OPO qui durant le premier
interrogatoire demande à NSonguissa Moulangou de lui préciser
qu'entend-il par les propos prêtés à l'ancien ministre des finances
appelant les militants de l'UPADS « de garder espoir car la fin du
cauchemar était proche ».
Ces mots prononcés avec détermination ont ébranlé irrémédiablement les
projets incongrus et antidémocratiques du pouvoir Brazzaville. Ils
valent actuellement à notre compagnon son incarcération arbitraire.
Les combattants de la liberté et les militants de la démocratie
doivent en conséquence se mobiliser pour que notre compagnon soit
libéré rapidement. Tel doit être l'engagement de tout congolais qui
souhaite le bien être et la prospérité du Congo.